La chaîne de télévision CM MEDIA a employé les grands moyens pour retransmettre cette novillada de Horche, et elle ne s’est pas trompée. De l’émotion, il y en a eu, positive comme négative, une vraie tragédie!

Les novillos de San Roman sont bien présentés, aux couleurs variées ; negro, castaño, berrendo en negro…
Plutôt bas, mais la tête haute et donnant souvent des coups de tête. Ils préfèrent contourner le cheval plutôt que de le charger franchement, ou le renversent comme ce fût le cas pour le premier novillo de Victor avec le picador Miguel qui étrennaît sa nouvelle chaqueta violette.

Victor CERRATO brinde ce novillo à sa jeune peña, représentée par son président Jorge et sa secrétaire Paula. Une pique suffira pour ce novillo castaño. Victor laissera le soin aujourd’hui aux banderilleros de poser les banderilles. Victor est à l’aise et parvient à enchaîner quelques séries de belle facture. Le moment est venu de porter l’estocade. La première épée ne rentre pas, la deuxième non plus. Lors de la troisième tentative, le novillo relève rapidement la tête et porte une cornada, semble-t-il, à la cuisse de Victor. Il ne tuera pas ce premier novillo, les peones le transportent immédiatement au bloc opératoire ambulant qui se trouve tout proche de cette sortie de l’arène.

 

C’est le drame!

 

Toute la cuadrilla, la famille, les amis, la peña attendent les informations devant la porte. Ses vêtements lui sont retirés, le mozo Julian les apporte dans la voiture. L’attente est très longue et chacun dans sa tête imagine le pire. Une première information est donnée : la corne est entrée dans la zone génitale sur 15cm, jusqu’aux intestins. Aucune artère ne serait touchée, pas de sang, la trajectoire est propre. Il est opéré sur place et les chirurgiens demandent à l’ambulance de l’amener en observation à l’hôpital proche de Guadalajara.

A nouveau l’attente est longue et il n’est toujours pas transféré dans l’ambulance. Que se passe-t-il? Le speacker de la chaîne de télévision CM Media interroge le papa Javier qui est très triste de cet accident, ne connaissant pas son issue. La maman, Maria-Jésus qui travaille à 30 minutes du village entend l’information de la blessure à la télévision. Elle prend sa voiture immédiatement et vient chercher des informations sur place.
Soudain, on entend qu’il faut aller récupérer son « traje de luces » dans la voiture, Victor souhaite l’enfiler à nouveau et revenir dans l’arène finir le travail avec le deuxième novillo. L’équipe médicale, naturellement, ne donne pas un avis favorable. Peu importe, à la surprise générale Victor CERRATO a décidé de revenir dans l’arène, et le voilà qu’il est prêt au moment de faire sortir le cinquième novillo, c’est à dire le sien.

Le président, averti, aura pris le soin d’intervertir la sortie des cinquième et sixième.

 

Voilà Victor CERRATO de nouveau dans l’arène, ovationné par le public debout!

 

Et si Victor a souhaité revenir, ce n’est pas pour faire de la figuration, ou pitié. Non, il nous montre dès les premières passes de « cape » qu’il est bien le patron, et responsable! il nous offre une série de véroniques alternant avec des chicuelinas du meilleur effet. Pour la mise « en suerte » au cheval, il remet ses figures qui enchantent le public. Le ton est donné, les spectateurs excités accompagnent les passes du « olé » répété à chaque fois.

Victor brinde son second novillo à sa maman venue le rejoindre en urgence. Muleta en main, Victor a compris de suite que ce novillo est doté d’une certaine noblesse, à moins que ce soit lui qui l’ait dompté rapidement, au point d’en faire ce qu’il souhaitait. Les passes sont de plus en plus longues, la muleta basse, avec temple. Le public apprécie la technique et la maestria de Victor. Le travail est propre.

 

Soulignons ici que Victor Cerrato est un admirateur inconditionnel du regretté Fandiño, au point de l’imiter dans certaines de ses figures. Rappelons que le 13 mai 2014, à Las Ventas, Ivan Fandiño, sans muleta, se jette dans les cornes du toro pour lui porter l’estocade. Victor aura réalisé la même figure dans les mêmes conditions au même endroit, las Ventas à Madrid, le 1er mai dernier. Et bien comme l’épée avait du mal à rentrer aujourd’hui, rien de plus simple pour Victor Cerrato que de se jeter dans les cornes du toro pour que, de tout son poids, l’épée pénètre plus facilement. Bien sûr le public ne s’y attendait pas, Victor aura créé une nouvelle surprise. Oui, Victor CERRATO aura transmis beaucoup d’émotion aujourd’hui en Horche, transformant le malheur de cette blessure en révélant ce trait de caractère de vainqueur, de « triunfador ».

L’épreuve du sang est le test de vérité pour un aspirant torero.

Victor n’aura pas réfléchi longtemps et, tout en n’étant pas autorisé à toréer, il aura montrer ses intentions, ses capacités, son mental.

Deux oreilles et vuelta posthume au novillo.

 

Incontestablement Victor CERRATO a gravi aujourd’hui un palier important dans sa trajectoire d’aspirant torero, important pour lui-même, important pour le public, et donc pour les organisateurs. Il s’affirme là comme une valeur sûre des novilleros. Il crée l’événement.

 

La prochaine fois, on se voit le 22 juillet, à nouveau devant les caméras de CM MEDIA. Tiens donc, il va falloir prendre un abonnement!!!!

 

Dernière heure : au retour de Horche, Victor est allé à l’hôpital de Léganes pour vérification. Il est rentré à la maison à 2 heures du matin.

 

mundotoro.com
infotauro.com
lavanguardia.com